Le 21 avril, le pape François a quitté ce monde sans faire de bruit. Son départ n’a pas été marqué par le spectacle, mais par l’humilité et la proximité humaine qui ont défini son pontificat. À 7 h 35, le Vatican a confirmé son décès, quelques heures seulement après qu’il eut montré des signes de souffrance. Pourtant, même le dernier jour, le pape ne s’est pas reposé derrière des portes closes. Il était là où il souhaitait le plus être : parmi les gens.

La veille de sa mort, le dimanche de Pâques, et bien que visiblement affaibli par sa maladie récente, François s’est à nouveau tenu sur la loggia de la basilique Saint-Pierre pour prononcer la bénédiction Urbi et Orbi. Il s’agissait d’un acte de foi et de résistance, sa voix étant encore forte de conviction alors qu’il s’adressait à la ville et au monde.

Mais ce n’était pas la dernière surprise de la journée. Dans un geste non annoncé qui prend désormais des allures d’adieu, François a demandé à monter une dernière fois dans la papamobile. Il a demandé à son infirmier personnel, Massimiliano Strappetti : Pensez-vous que je puisse le faire ? Strappetti l’encourage. Quelques instants plus tard, François, frêle mais souriant, tournait autour de la place Saint-Pierre.

De retour à la Résidence Sainte-Marthe, le pape s’est reposé et a partagé un simple repas du soir. Rien dans ces heures ne laissait présager que la fin était vraiment proche. Mais le lendemain à l’aube, vers 5h30, son état s’aggrave. Entouré de ceux qui l’ont accompagné tout au long de sa maladie, au premier rang desquels Strappetti, il fait un dernier geste d’adieu en levant légèrement la main du lit. Puis, paisiblement et sans souffrir, il entra dans le coma. Il est décédé peu de temps après.

Ceux qui l’ont côtoyé décrivent ce moment non pas comme dramatique ni tragique, mais comme profondément serein. Une fin tranquille pour un pape qui avait choisi la simplicité depuis le moment où il est monté sur le balcon en 2013 et s’est présenté avec un humble « Buona sera ». « Merci de m’avoir ramené sur la Place », a-t-il dit à Strappetti.
C’était plus que de la gratitude pour un retour physique dans un lieu. C’était la reconnaissance de quelque chose de plus profond, le cœur de la mission de François : marcher avec les gens, toucher leurs blessures et les rencontrer là où ils sont.

Son pontificat n’a jamais été un pontificat de distance ou de protocole, mais de proximité. Au cours des derniers mois, Strappetti était devenu non seulement un soignant, mais aussi un compagnon de confiance, présent lors de ses opérations chirurgicales, de sa convalescence et de sa fatigue. C’est lui qui a conseillé au pape de subir l’opération du colon qui a prolongé sa vie. Plus tard, il a été nommé assistant médical personnel, un rôle qu’il a assumé avec un dévouement inlassable. Sa présence au chevet du pape dans les dernières heures de sa vie n’était pas un hasard, mais le fruit d’années de soins et de compagnonnage silencieux.

La mort de François, au lendemain de Pâques, a été considérée par beaucoup comme symboliquement appropriée. La Résurrection qu’il avait prêchée quelques heures auparavant est devenue l’espoir auquel il a confié sa vie.